Pourquoi (et comment) amorcer une transition numérique plus libre ?
Chez Fources, on part d’un constat simple, presque naïf : le numérique pourrait être plus respectueux.
Respectueux de la vie privée, des libertés, des conditions de travail, de l’environnement… bref, plus en phase avec les valeurs humaines que nous essayons d’appliquer dans notre métier au quotidien.
Et pourtant, la norme actuelle, ce sont des outils omniprésents, souvent opaques, et construits autour de la collecte de données. On les utilise tous, parfois sans le savoir : une police chargée depuis Google Fonts, un outil d’analyse connecté à Facebook, un cloud américain pour stocker nos fichiers sensibles… et ça passe comme une lettre à la poste.
Alors non, il ne s’agit pas ici de “jeter les géants à la poubelle” ou de faire la révolution. Ce qu’on propose, c’est d’amorcer un changement, pas à pas. Changer son navigateur. Héberger ses polices. Choisir des alternatives locales ou open source quand c’est possible.
Pas par dogme.
Par cohérence.
Pourquoi vouloir se libérer des géants technologiques (GAFAM) ?
On entend souvent que c’est impossible, qu’on est trop dépendants. Mais cette dépendance n’est pas une fatalité. Elle est surtout le résultat d’un système pensé pour capturer notre attention mais surtout… nos données.
Voici quelques raisons qui nous poussent à faire autrement, en tant qu’agence web :
- Le tracking est partout. Il est silencieux, invisible, mais omniprésent ce qui nous fait réaliser qu’on malmène la vie privée.
- Il existe des des lois extratorriales comme le Cloud Act qui permettent à des gouvernements d’accéder à nos données sans transparence. Quand les outils que nous utilisons, nous offre par défaut l’option de tout sauvegarder sur le Cloud… cela nous faire réfléchir.
- Une envie de cohérence : nous utilisons des outils open source pour créer. Pourquoi ne pas aussi s’en inspirer pour consommer ?
Ce n’est pas une posture “anti-technologie”, bien au contraire : c’est une invitation à explorer d’autres façons de faire du numérique, plus sobres, plus libres.
Alternatives concrètes : par où commencer ?
Remplacer des outils massivement utilisés par des alternatives peut sembler compliqué, voire inutile. Et pourtant, chaque petit changement est une forme d’indépendance retrouvée (oui oui, on y tient). Voici quelques exemples concrets de services qu’on peut déjà modifier, sans tout chambouler.
Service US | Alternative libre / éthique | Commentaire |
---|---|---|
Google Chrome | Brave, Firefox | – Brave bloque par défaut la pub et le tracking, (c’est ce que nous utilisons à l’agence comme navigateur web)! – Firefox est open source, maintenu par la fondation Mozilla. |
Google Analytics | Plausible, Matomo | Des outils de statistiques qui ne pistent pas les utilisateurs à leur insu. Explication simple de Matomo. De plus en plus de nos clients souhaitent amorcer ce changement alors à l’agence, on a envie de prendre le pas! à l’avenir, nous ne proposerons plus que l’un ou l’autre par défaut. |
Google Fonts | Fontsource, auto-hébergement | Charger les polices localement évite d’envoyer l’IP des visiteurs à Google. Pourquoi ça compte ? |
Gmail | ProtonMail, Tutanota | Chiffrement intégré, hébergés en Europe, aucun traçage à des fins publicitaires. Julien a déjà amorcé ce changement dans le privé. Au sein de l’agence, nous utilisons nos propres serveurs. |
Google Docs / Drive | CryptPad, Nextcloud Office | CryptPad ne lit même pas le contenu que vous y écrivez (chiffrement de bout en bout). |
YouTube | Invidious, PeerTube | Invidious permet de regarder YouTube sans pub ni tracking. PeerTube est décentralisé, français, et open source. |
Figma | Penpot | Une alternative libre, développée en Espagne, utilisable en équipe. En écrivant cet article, nous avons commencé à regarder pour migrer vers cet outil. |
Notion | Joplin, Logseq, Anytype | Pour la prise de notes ou la gestion de projets. Joplin permet le chiffrement local, Logseq fonctionne sans cloud. |
Facebook / X | Mastodon, Nostr | Des réseaux sociaux décentralisés, sans pub ni algorithme. C’est quoi Mastodon ? |
Petit lexique utile :
Auto-hébergement : cela signifie que vous hébergez un outil (comme un drive ou un site) sur un serveur que vous contrôlez. Cela évite qu’un tiers (comme Google) ait accès à vos données.
RGPD-friendly : conforme au Règlement Général sur la Protection des Données, une loi européenne qui encadre l’usage des données personnelles.
Open source : un logiciel dont le code est public, réutilisable et modifiable. Cela garantit plus de transparence et d’indépendance.
Tracker : petit bout de code utilisé pour suivre le comportement d’un utilisateur en ligne (clics, pages vues, temps passé, etc.).
Un exemple concret au sein de l’agence :
Pour nos nouveaux projets, nous avons décidé de nous passer de Google Fonts (la fonderie de Google) car nous avons appris qu’il y avait un tracker dans l’utilisation de leur font et que nous pouvions tout à fait nous en passer. Cependant, il est vrai que si nous avons pu craindre de ne pas nous en sortir, en réalité, ça nous prendrait près de 30 minutes :
- Télécharger la police utilisée sur Google Fonts (oui, c’est légal).
- L’héberger sur notre propre serveur.
- Résultat : et bien…. plus de requête envoyée à Google (Si le site n’utilise aucun autre service Google bien sûr), et un site qui charge même un peu plus vite puisqu’il y a moins de requête externe!
Le début vers un numérique plus respectueux?
Changer d’outils ne changera pas le monde demain matin, on s’en doute… Mais c’est un début.
C’est une manière concrète de reprendre un peu de contrôle sur notre vie numérique, de réduire notre dépendance aux géants du web, et de choisir des services plus alignés avec nos valeurs.
Et bonne nouvelle : vous n’avez pas besoin d’être expert ou experte pour commencer!
Un navigateur, une police, un outil de mail… chaque petit pas compte.
Et si on repensait le web, ensemble ?
Chez Fources, nous concevons des sites web avec des outils open source, c’est notre base, notre manière de faire. Mais plus on avance, plus on réalise que l’impact des outils qu’on utilise autour (polices, analytics, hébergement, etc.) mérite aussi qu’on s’y attarde.
Cette prise de conscience nous pousse à aller plus loin : pour nous, pour vous, pour les projets qu’on accompagne.
On veut mettre encore plus l’accent sur un web sobre, respectueux, transparent.
Alors si vous avez envie de :
- faire le point sur les outils que vous utilisez
- vous passer des cookies publicitaires
- privilégier des hébergements locaux
- passer à un système d’analyse éthique
- ou tout simplement avancer pas à pas vers plus de cohérence numérique…
Contactez-nous via notre formulaire de contact afin d’amorcer une discussion sur les possibilités à réaliser ensemble.
Crédit image pour la photo de couverture : Photo de Tobias Tullius sur Unsplash