Par Christian Verot

Sur les sentiers parcourus par les Indiens s’étaient greffées les pistes qui permirent la première conquête de l’Ouest. Sur ces pistes tracées par trappeurs et pionniers se construisit la Route 66 qui rendit possible l’expansion vers l’Ouest.

C’est la route des années 30 où ne subsistent que les ruines des fermes des paysans de l’Arkansas et d’Oklahoma, les carcasses de leurs carrioles.

C’est la Route des années 50 à 70, celle des espoirs fous d’un Rêve Américain qui canalisa les forces d’un peuple vers l’eldorado californien, route vers le soleil, la plage ou le Grand Canyon. Au long du parcours, des artistes ont peint les murs pour raconter son histoire, sculpté le bronze, imaginé des créations délirantes dans les déserts de Californie.

Des villes fantômes refusent de mourir, s’accrochent à leurs motels, leur station-service, leurs derniers néons. Les ultimes résidents nous racontent la ville de leurs vingt ans...

Harley Davidson et Cadillac, rock, blues et country-music, la Route 66 porte nos rêves, notre nostalgie d’une Amérique idéalisée... Telle une cicatrice sur la peau du désert, elle serpente entre canyons et villes fantômes. Des artistes la racontent et alimentent le mythe.